Dans l’homélie prononcé à la fin de la Divine Liturgie à la Cathédrale Saint-Georges de Saint-Hubert, au Québec, à l'occasion de la fête de la Protection de la Mère de Dieu, l’évêque Ioan Casian a parlé de la Mère de Dieu comme la personne connaissant profondément le mystère de l'économie du salut :
À maintes reprises, nous sommes instamment priés de rester inébranlables dans la foi que nous avons reçue suite à l'écoute de saint Paul. Nous sommes instamment priés de bâtir tout ce que nous faisons sur la foi inébranlable en Christ en tant que fondement de tout. La parole est importante car elle pénètre dans l’esprit et organise tout ce qui sera entrepris en fonction de son contenu et de sa signification. La parole de foi n'est pas une simple parole. La parole reçue est la Parole de Dieu, la deuxième personne de la Sainte Trinité, qui apporte avec elle toute la profondeur infinie de Dieu.
Il nous est rappelé ailleurs qu'il y a peut-être beaucoup de mots selon ‘une tradition toute humaine’ ou selon la philosophie de ce monde, mais ils ne nous mènent pas à des significations plus profondes, mais aux plus faibles, et encore moins au Christ.
Mais qui est la personne qui connaît le mieux l’œuvre de Dieu avec notre humanité? La réponse ne peut être qu'une: la Mère de Dieu. Elle connaît le mieux le mystère surnaturel et au-delà de notre compréhension sur la conception et la naissance du Christ, le Fils de Dieu, selon la chair. C'est la Mère de Dieu qui connaît le mieux Celui qui est né d’elle d'une manière merveilleuse. C'est elle qui se laisse parfaitement entre les mains de Dieu par la foi et contemple avant tout Son travail sur la nature humaine. C'est elle qui comprend que la rareté de ses paroles et la discrétion de sa présence autour du Sauveur constituent le moyen le plus approprié de témoigner de la véritable identité du Christ. Aux noces de Cana en Galilée, il a suffi que la Vierge Marie dise: ‘Faites ce qu'Il vous dit.’ La Mère de Dieu exhorte chacun à ‘voir’, à regarder ‘la personne du Fils de Dieu’ avec les yeux éveillés de la foi, avec une compréhension non limitée par ‘une tradition toute humaine’ ou ‘selon les éléments du monde’ qui abondent dans le monde post-adamique. La Mère de Dieu connaît le secret que l'Église a proclamé à travers les Conciles Œcuméniques: le Christ est le Fils de Dieu à part entière. En Christ en tant qu‘être humain habite la divinité ou plutôt dans la personne du Fils de Dieu, toute l'humanité est contenue et s’accomplie. Il s'est abaissé jusqu’à prendre l'apparence d'un homme ordinaire.
La Mère de Dieu a abandonné sa compréhension humaine pour se remplir de la sagesse céleste. Elle a suivi la même logique de l'économie du salut, pas celle post-adamique. Elle est la personne qui a réalisé en soi le potentiel le plus complet pour un être humain créé selon l’image et la ressemblance de Dieu. La Mère de Dieu devient pour nous un exemple de la façon dont chacun de nous peut s’accomplir selon l’image et la ressemblance de Dieu.
L'homme commence par la foi ouvrir son esprit, sa compréhension et sa vie à l'insondable œuvre de Dieu. Il commence à connaître Dieu. Sa connaissance n'est plus une individualiste, sécularisé, matérialiste et sans espoir, mais une à travers laquelle l’homme ressent le pouvoir de la grâce transfigurante et rédemptrice qui le ramène sur le chemin authentique dont le but ultime est le Christ. Cette connaissance l'amène au seuil de l'abîme de l'éternité et de l'infinité de Dieu là ou toute langue proclame ‘le Seigneur c’est Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père’ (Philippiens 2:11).
À la fin, le hiérarque du Canada a béni les personnes présentes.