Le dimanche de l’expulsion d'Adam et Ève du paradis, SG Mgr Ioan Casian a parlé aux croyants de la Cathédrale Saint-Georges de Saint-Hubert du but de la vie chrétienne et des éléments qui donne le sens authentique au jeûne.
« St. Jean Cassien parle dans une de ses conférences sur Ava Moise sur le but et les moyens d'atteindre le but de la vie monastique. Il dit, en reprenant les enseignements du grand père du désert égyptien, que le but de la vie monastique est le royaume des cieux et le moyen par lequel il est atteint est la purification du cœur. Cet objectif par extension reste valable pour tout chrétien. C'est pourquoi, à ce début du Grand Carême, nous pensons que son but est la rencontre avec le Christ ressuscité dans la nuit de Pâques, et le moyen par lequel on doit pouvoir parvenir est la purification de la vie. Nous l’acquérons en utilisant les moyens que la tradition de l'Église nous offre – le jeûne, la lecture de l’Écriture et des vies des saints, la prière, les prosternations, les œuvres charitables etc. Ils contribuent à la constitution de l'édifice intérieur de l'homme qui est sur le chemin de la conversion, de retour en soi et envers Dieu. Et sur ce chemin, il faut avoir une compréhension de la stratégie spirituelle-ascétique, du besoin de la foi et de l'effort persévérant pour atteindre le but proposé. Le cœur qui a Dieu présent par la prière et la foi est toujours renouvelé dans l’attitude spirituelle de pardonner et transformer sa relation avec le prochain.
Il y a trois éléments - le pardon, le jeûne intérieur et le royaume des cieux comme trésor du cœur - qui nous sont présentés aujourd'hui dans le Saint Évangile et qui attirent notre attention sur l'importance du jeûne comme expérience authentique à la fois extérieure et intérieure.
Le pardon est un élément fondamental sans lequel un vrai jeûne ne peut pas être commencé. Saint Jean Chrysostome dit que ‘rien ne nous rend plus semblables à Dieu que notre désir de pardonner à ceux qui nous font du mal.’ Le pardon de Dieu dans Son Fils et Son envoi parmi nous dans l’incarnation sont essentiels à l'œuvre de Dieu pour la restauration de notre nature humaine. Le pardon est le geste que Dieu fait envers l'homme à la fois pour avoir enfreint Son commandement et pour le péché de haine, dont le résultat a été la crucifixion du Christ. Le pardon que nous donnons à ceux qui nous ont fait du tort nous élève à la stature divine parce que nous ressemblons à Dieu qui seul peut vraiment pardonner. Le pardon de Dieu est présent dans notre pardon.
Le jeûne est une condition essentielle de la purification que nous attendons dans la période préparatoire pour Pâque. Il a été donné à l'homme dans le paradis. Le vrai jeûne n'est pas extérieur mais intérieur. St Augustin parle du fait que ’l'orgueil réside dans la pompe de la richesse du monde mais aussi dans la manifestation trompeuse du faux service envers Dieu’ en attirant l'attention sur ses propres actions. Le jeûne signifie enlever l’excédent qui n’est pas nécessaire à nos besoins et a le partager avec les autres. Le jeûne signifie gérer le temps consacré à ses propres besoins et le donner charitablement à ceux qui souffrent.
L'intention du cœur humain est un autre élément important qui définit la qualité du jeûne. Le jeûne signifie diriger l'attention intérieure et extérieure vers la vraie cible, c'est-à-dire vers Dieu et le royaume des cieux. L'intention avec laquelle quelque chose est fait est importante car elle donne le caractère de l'action ou de l'acte. ’Si quelqu'un fait quelque chose avec l'intention de réaliser un profit sur terre - explique St. Augustin – il a le cœur encore sur terre.’ L'intention de l'homme dans sa poursuite spirituelle l'élève ou l'abaisse et le plonge dans la matérialité. »
Lors de la Divine Liturgie avec l'évêque du Canada, ont concélébré le père Daniel Sandu et le père Adrian Manea. Le groupe psaltique dirigé par Valentin Botu a donné les réponses à strana.