Le samedi 30 et le dimanche 1er décembre, S.G. Mgr Ioan Casian, était présent parmi les fidèles de la paroisse St. André de Calgary. La joie des croyants était double car ils ont pu célébrer deux événements importants: la fête de saint André patron de la Roumanie et la fête nationale de la Roumanie.
La visite pastorale de l’hiérarque roumain du Canada a commencé le samedi 30 novembre avec la célébration de la Divine Liturgie par Sa Grace ayant à côte le Père Vasile Moisi et le Père Vitalie Manole.
Dans son homélie, il a été dit:
Nous sommes dans un moment de joie en ce jour où nous nous sommes rassemblés pour prier en présence et sous la protection de Dieu, mais aussi pour honorer Saint-André, le premier appelé entre les apôtres et le protecteur de votre paroisse. En outre, il convient de rappeler que Saint André est celui qui, selon la tradition, a prêché sur le territoire de la Roumanie dans la Scythie Mineur, c'est-à-dire la Dobrogea d'aujourd'hui. Notre christianisme est donc apostolique du premier siècle. Le fait que les évêques de Tomis ont participé aux premiers conciles œcuméniques témoigne de la maturité de l’organisation et du nombre important de croyants dans cette partie de l’empire. La présence très précoce du monachisme dans cette région montre également le développement avancé de l'organisation ecclésiastique dans ces territoires, preuve d'un christianisme primitif sur ces terres.
Comme nous le voyons dans le récit de l'Évangile, Saint Apôtre André était un homme dévoué, disciple de saint Jean-Baptiste. De l'apprentissage de l'attente messianique, il passe, sous le signe de saint Jean-Baptiste, à la vue et à l'expérience en présence du Sauveur Christ de cette attente. Sa mission apostolique commence avec son frère Simon, que le Sauveur renommera Pierre. La découverte du Messie par saint André sera précisée ultérieurement par Nataniel qui identifie Christ avec le fils de Joseph de Nazareth. Notre foi chrétienne orthodoxe est donc une foi historique basée sur la découverte concrète de la présence de la Parole de Dieu dans le corps.
L'apôtre Saint-André après le Nouveau Testament est mentionné à plusieurs reprises lorsque le Sauveur accompli des miracles: la multiplication des pains et des poissons, la prédiction de la démolition des murs de Jérusalem et la visite des prosélytes grecs auprès Christ Sauveur. Nous voyons dans ces hypostases Saint-André comme un homme pratique, attentif à son entourage, prêt à recevoir les dures nouvelles ainsi que sa capacité de médiateur et de facilitateur pour ceux qui voulaient rencontrer le Christ. Cette dernière qualité deviendra encore plus évidente à travers la vocation de prédicateur de la Bonne Nouvelle, en particulier dans le monde gréco-romain, ce qui contraste quelque peu avec son frère Pierre, qui était plutôt un apôtre du monde hébreu.
Nous honorons également en ce jour saint André Șaguna, le métropolite de Transylvanie, qui incarnera la foi et l'action chrétiennes dans un contexte différent au service de ses fidèles. Homme cultivé qui a étudié la philosophie, le droit et la théologie, il soutiendra le mouvement de réveil national des Roumains de Transylvanie. Il sera celui qui réorganisera la vie de l'Église en réactivant la métropolie de Transylvanie et le système d'éducation de base à travers les écoles populaires, à travers les deux gymnasiums et l'école réelle et celui théologique à travers l'Institut théologique et pédagogique de trois ans à Sibiu. Son activisme en faveur des droits des roumains de Transylvanie et sa participation aux différents événements nationaux de son temps, parmi lesquels l'Assemblée nationale de Blaj en 1848, se concrétisa quelques décennies plus tard dans la Grande Union de 1918. Son œuvre peut-être considéré une préparation spirituelle, prophétique et sociale pour la réalisation du grand rêve des roumains de vivre toujours dans un seul pays.
À la fin, les fidèles ont été invités à vénérer les saintes reliques de saint André Șaguna reçu de Son Éminence Mgr Laurentiu, métropolite de Transylvanie, à l'occasion du congrès du Diocèse Orthodoxe Roumain du Canada à Windsor 2018.
Le soir du même jour, un service des Vêpres était célébré. En parlant des caractéristiques de l'Église, l’hiérarque du Canada a rappelé:
Pour pouvoir parler d’une communauté comme Église, il est nécessaire de prendre en compte les quatre caractéristiques qui sont mentionnées dans le Credo et qui définissent l’Église. Unité, sainteté, universalité et apostolicité. Une communauté qui n'est pas unie avec d'autres dans la même foi et la même vie ecclésiale ne peut pas être appelée une église. A travers cette unité, l'unité transcendante et invisible de Dieu est exprimée et reflétée de manière immanente et visible. Une communauté qui ne cherche pas à rester et à vivre dans la sainteté de Dieu ne peut pas être qualifiée d’Église car elle est loin de la communion essentielle qui transfigure tout dans le sens voulu par le Créateur. Une communauté qui ne veut pas être universelle, c'est-à-dire au sens profond de l'incorporation intérieure de tous et de toutes choses, et extérieurement, par le désir de proclamer la joie du salut par le Seigneur Jésus-Christ à tous, ne peut pas être appelée Église. Et enfin, une communauté qui ne garde pas l'enseignement apostolique, c'est-à-dire le témoignage authentique de ceux qui ont connu le Fils de Dieu incarné et reçu la foi directe, ne peut être qualifiée d'Église. Elle perd un ou plusieurs éléments que le Fils de Dieu jugeait essentiels et nécessaires à la rédemption et à la restauration de l'homme en vue du salut et pour gagner le royaume éternel.
Dimanche 1er décembre, les membres de la paroisse St. André ont pu assister à la Divine Liturgie du nouveau. À la fin de celle-ci, un Te Deum a été célébré à l'occasion de la fête nationale de la Roumanie. Dans le mot prononcé à cette occasion, Mgr Ioan Casian a été dit:
Hier nous avons célébré l'unité de la foi par notre source apostolique, saint Apôtre André, dont le christianisme est venu. Aujourd’hui, nous célébrons notre unité en tant que nation roumaine, dont la fondation et la source étaient la foi chrétienne. La puissance et la grâce de la vie chrétienne ont métamorphosé tout un espace géographique avec son peuple, ce qui lui a donné des caractéristiques communes qui en ont fait un pays être appelé maison par les roumains.
Nous voyons l'expression de cette unité basée sur la foi dans la structure du village roumain. C'est l'église au milieu du village qui a toujours donné le ton de la hauteur spirituelle et de la rigueur morale à ceux qui en faisaient partie. Nous voyons cette unité essentielle exprimée dans l’éthos du village roumain basée sur la foi, le respect, la confiance, l’amitié, le bon voisinage et l’honnêteté. Nous le voyons dans le port roumain varié, multicolore, vif et gai, exprimant l'infinie richesse du travail de la grâce de Dieu. La danse du village roumain que nous voyons est parfois joyeuse et lente, parfois rapide et bondissante et dans laquelle les relations des deux partenaires ont une clarté, une luminosité, une sérénité et une pureté qui peuvent difficilement être décrites. Rien ne reste en ombre dans le port, l'art et la danse du village roumain. C'est une expression populaire similaire à la représentation iconographique dans laquelle il n'y a pas d'ombre. Cela fait référence au manque d'ombre dans la vie éternelle. De la même manière, le port et la danse du village roumain expriment intimité du riche esprit d'un monde transfiguré et mis en valeur au maximum dans ses capacités par la couleur, le chant, le port, la danse et les relations.
Les talents dont parle le Sauveur dans l'Évangile d'aujourd'hui se retrouvent dans les réalisations du paysan roumain dans son univers de vie et qui reste pour nous un modèle. Saint Apôtre Andrei a mis au travail le talent apostolique de la parole du salut; l’autre Saint-André métropolitain de Transylvanie a mis, beaucoup de siècles après, les talents que Dieu lui avait conférés au service de l’Église et de la nation et s’est révélé être un bon organisateur pour l’église, une personne qui a aidé la renaissance de la dignité des roumains de Transylvanie, un homme sage qui a compris l’importance de la grâce dans la croissance humaine mais aussi de l'effort et de la culture nécessaires à cette croissance qui se sont manifestés à travers des écoles créées dans le domaine théologique ou dans d'autres domaines, un homme qui a su naviguer entre les difficultés de son temps résultant de la différence de catégories sociales, de législations et d'habitudes coutumières. Tous ces efforts multiples ont vu leur objectif atteint dans la Grande Union de 1918.
Soyons aussi comme St. Ap. André, St André Șaguna et beaucoup d'autres, fondateurs de vraies d’églises témoignes d'une foi invisible qui durera pour des siècles.
Le Père Vasile Moisi a remercié l’hiérarque pour sa participation et ses encouragements. Au début du repas agape, l'hymne national Deșteaptă-te române a été chanté. Il s'en est suivi un programme artistique préparé par les enfants de l'école du dimanche. Le répertoire roumain s'est enrichi de chante de Noël et de chants patriotiques et populaires roumains interprétés par le groupe Sunet transilvan de Calgary.