Sa Grace Mgr Ioan Casian: « C’est la foi chrétienne
qui transforme nos vies et cela doit se faire aujourd'hui aussi »
Le deuxième dimanche après la Pentecôte, des Saints roumains, Sa Grace Mgr Ioan Casian a été présent parmi les fidèles de la Paroisse Saint-Étienne le Grand et Saint-Nectaire, à Oshawa, Ontario, accomplissant ainsi la série d'événements organisés par cette paroisse et dédié à la fête du St. Étienne le Grand.
Le groupe des prêtres présents comprenait le Père Petre Busuioc, prêtre titulaire et vicaire administratif du Diocèse, Hiéromoine Ștefan Nuțesc, abbé de l'Ermitage de l’Annonciation - Lacu à Mont Athos, Protos. Cosma Giosanu, abbé de l'Ermitage de Saint-Neagoe Basarab (Argeș) et Hiéromoine David Gălbează de l'Ermitage de l’Annonciation - Lacu.
Dans le sermon prononcé à la fin de la Sainte Liturgie, l'évêque Ioan Casian a souligné certains des aspects importants contenus dans la lecture de la péricope évangélique :
"L'Évangile que nous avons entendu aujourd'hui présente le Christ Sauveur dans sa mission en Terre Sainte sur les rives de la mer de Galilée où Il rencontre quatre pêcheurs - Pierre, André, Jacob et Jean - qui s'occupaient des choses de la vie quotidienne. Le Sauveur les invite à Le suivre afin de faire d’eux pêcheurs d’hommes, attrapant ainsi dans les filets de la foi ceux qui entendent et obéissent à la parole de Dieu.
C’est la foi que le Christ nous a donnée et dont Il parle qui transforme tout. Grâce à elle, l’homme voit sa vie personnelle et le monde qui l’entoure sous un angle différent. C’est la foi qui nous fait voir ces choses du point de vue de Dieu, c’est-à-dire du Créateur.
Quand nous avons la foi, nous savons que le pain et le vin que nous apportons à l'église sont transformés, pendant la Sainte Liturgie, en Corps et Sang du Christ avec à travers lesquels nous participons à la vie éternelle. Lorsqu'il n'y a pas de foi, nous ne pouvons pas accéder au sens profond de tout ce qui se passe dans l'Église, en particulier dans la Sainte Liturgie, qui fait sentir le Royaume des Cieux ici sur terre et qui, en même temps, anticipe sa plénitude qui sera à la fin des temps.
C’est la foi chrétienne qui transforme nos vies, et cela doit aussi nous arriver aujourd’hui. Un homme de foi comprend très bien que le pain et le vin (ainsi que la liste de personnes qu’on fait mentions en les portant dans notre cœur et que nous désirons être mentionnés devant Dieu) qui sont apportés en don au Saint Autel ne sont pas seulement des moyens matériels pour satisfaire le corps, mais ce sont des dons qui nous sont rendus sous forme de Sainte Communion. Les éléments matériels par la grâce de Dieu, notre prière et notre foi acquièrent une dimension spirituelle, mystique et mystérieuse."
Se référant à certains des Saints Pères qui ont interprété cette péricope, l’évêque a noté :
"St. Jean Chrysostome dit, à propos de ce péricope, que nous devons suivre la foi et l'obéissance des pêcheurs. Sans la foi en la divinité du Christ Sauveur et en la vérité de ses paroles, les Apôtres n'auraient pas pu voir en Lui le Messie, le Fils de Dieu, l'Un de la Sainte Trinité, la personne divine qui accompli tout pour nous le salut.
St. Jérôme raconte que les Apôtres n'ont pas hésité un seul instant à abandonner leur métier, qui représentait la seule source de revenus de leur famille, pour Le suivre. Les apôtres voyaient dans le Christ Sauveur plus qu’un simple homme. C'est un choix libre qu'ont fait les apôtres: suivre le Christ Sauveur.
St. Nicolas Velimirovici se demande s'il n'aurait pas été plus facile pour le Sauveur de choisir ses Apôtres parmi les plus puissants du monde et de leur ordonner de transformer l'empire en un empire chrétien. Bien sûr, il aurait eu le pouvoir de faire cela, mais l’hiérarque se demande si les résultats auraient été les mêmes. Sa réponse est non, car l’appel du Christ Sauveur est un appel libre, dont la réponse doit être libre, venir de la conviction du cœur. Il est certain que toute l’œuvre du christianisme aurait disparu aussi vite qu’elle est venue parce que ce n’était pas par conviction, mais par une force ou une volonté terrestre, avec une autorité humaine.
Le Christ Sauveur commence à prêcher aux gens simples pour que toute son œuvre d'évangélisation parte de la racine de l'humanité, de la société, des simples aux riches et aux savants."
Parlant de la situation actuelle des chrétiens et des problèmes qui affligent la société contemporaine, l’hiérarque a déclaré :
"La foi chrétienne est ce qui transforme nos vies, et cela doit également nous arriver aujourd'hui. Si aujourd’hui nous disons que nous vivons des temps difficiles, il faut penser à ceux qui ont vécu dans les 300 premières années de l’ère chrétienne, lorsque les chrétiens n’avaient aucun droit. Beaucoup des privilèges dont nous jouissons aujourd'hui, nous chrétiens, nous les devons à ceux qui ont vécu il y a 1700 ans : le dimanche comme jour de fête (comme jour de repos des préoccupations du monde, 321 après JC) est le résultat d’une décision de l'empereur Constantin, et le mode de calcul de la date de Pâques a été établi lors du premier Concile œcuménique (325 après JC). Cela signifie une attitude véritablement chrétienne qui a aidé et continue d’aider les générations qui ont suivi.
Si nous regardons les grands conflits de notre temps, ou ceux d’autrefois, quelle est notre attitude chrétienne envers les nombreuses victimes innocentes (enfants et femmes) de ceux-ci ? C'est une question à laquelle nous devons répondre. Les premiers chrétiens et tous les saints ont répondu à ces questions avec les moyens de leur génération et de leur époque. Et nous, si Dieu nous a permis de naître à cette époque, cela signifie que nous avons une réponse potentielle à cette question ou une attitude que nous devons adopter pour aider davantage les générations qui nous suivront. C'est pourquoi nous avons des calendriers remplis de saints. Ce sont des gens qui donnent des exemples différents : certains se sont sanctifiés par le silence, d’autres en composant des hymnes et des chants, d’autres en étant des anagyres, etc. Chacun d’eux peut nous inciter à devenir les saints de notre époque. Nous ne sommes peut-être pas les plus grands prédicateurs ou guérisseurs, mais nous pouvons être des bienfaiteurs, des donateurs, des personnes compatissantes et miséricordieuses en écoutant la souffrance des personnes sans défense, solitaires, en détresse et dans le besoin. C'est un petit effort de notre part, mais un grand acte de miséricorde. C'est vraiment une attitude chrétienne.
La prière doit aussi être accompagnée de bonnes actions. La foi se voit aussi dans ce que nous faisons. Une personne n’a pas besoin de parler d’elle-même et de sa foi, mais il suffit de regarder ce qui se passe autour d’elle et avec elle-même pour bien savoir qui elle est. Les faits et les choses qui se produisent autour de nous parlent de nous et de notre véritable identité. Il faut sortir de soi et se tourner vers les autres. L'invitation ‘Sortons en paix!’ à la fin de la Sainte Liturgie pour la prière est adressée à chacun de vous dans l'Église et à nous le clergé, pour sortir dans la société, au-delà des portes de l'Église, et parler de ce que nous avons vécu et ressenti ici comme mystère de Dieu et essayons de faire les bonnes actions auxquelles l'Évangile nous exhorte."
À la fin du service religieux, l’hiérarque a accordé au Révérend Vicaire administratif Petre Busuioc le titre d'Iconom Stavrofor, en reconnaissance pour son travail et ses efforts dans l'Église Orthodoxe Roumaine au Canada, étant le fondateur de plusieurs paroisses du diocèse : Tous les Saints - Toronto, St. Dimitri - Richmond Hill, St. Ap. André - Mississauga, Monastère de l'Exaltation de la Sainte Croix et Saint-Éphrem le Nouveau - Mono, St-Étienne le Grand et Saint-Nectaire - Oshawa ainsi que l'initiateur de plusieurs projets au sein du diocèse (harmonisation des salaires des prêtres, assurance maladie pour prêtres, régime de retraite pour les prêtres).
Ensuite, SG Mgr Ioan Casian a décerné le Diplôme de Mérite et la Médaille anniversaire du Diocèse à la Presbytéra Alina Ioana Busuioc pour son activité sacrificielle dans le cadre des projets paroissiaux. Cela a été suivi par la remise de plusieurs diplômes de mérite et médailles anniversaires à certaines personnes activement impliquées dans la vie de la paroisse, notamment les plus jeunes membres, qui sont présents dans l'église chaque dimanche, chantant et récitant des prières.
A la fin, le Père Petre Busuioc a remercié toutes les personnes présentes pour toute l'aide apportée au fil du temps pour soutenir l'Église et a illustré, en quelques mots, la beauté de la vie monastique et la joie de servir avec le clergé monastiques.
La journée s'est terminée par une agape fraternelle organisée avec soin et dévouement par la Presbytera Alina Busuioc avec le Comité des femmes de la paroisse, agape à laquelle ont participé toutes les personnes présentes.
(notes par Moniale Ana)