Le 21 février 2019, dans la salle synodale de la Résidence patriarcale, sous la présidence de Sa Béatitude Patriarche Daniel, s'est déroulée la séance de travail du Saint Synode de l'Église Orthodoxe Roumaine, au cours de laquelle:
- Les actions riches et multiples menées dans le Patriarcat roumain au cours de l'année centenaire 2018, qui a culminé avec l'événement de la consécration de l'autel de la Cathédrale nationale le 25 novembre 2018, ont été appréciées.
- Parallèlement, les nombreuses activités sociales et philanthropiques d’une valeur de plus de 114 millions de lei, soit environ 24 millions d’euros, ont été mises en avant.
- En particulier, les activités des hiérarques et du clergé roumains pour la préservation de l'identité, de la spiritualité et de la culture roumaines, menées dans la diaspora et dans les éparchies proches des frontières du pays, ont été appréciées.
En ce qui concerne la situation de l'Église en Ukraine, le Saint-Synode a souligné les aspects suivants:
- Depuis près de 30 ans, le problème du schisme en Ukraine n'a pas été résolu et il n'y avait pas non plus d'appel à une médiation panorthodoxe, comme ce fut le cas avec le schisme en Bulgarie. En trouvant cette impasse pour résoudre la situation, le Patriarcat œcuménique a accordé le Tomos de l'autocéphalie aux hiérarques, aux membres du clergé et aux fidèles schismatiques de l'Église orthodoxe ukrainienne. Ce tomos n'a été accepté que par les orthodoxes ukrainiens qui ne l'étaient pas en communion avec le patriarcat de Moscou et toute l’Orthodoxie.
Par conséquent, la question de l'unité ecclésiale en Ukraine n'est pas encore complètement résolue et il y a une grande population ethnique russe qui entretient un contact direct avec le patriarcat de Moscou. - Concernant cette situation ecclésiastique tendue en Ukraine, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe roumaine réitère l’opinion précédemment exprimée lors de ses réunions des 24 mai et 25 octobre 2018. Il a été recommandé que le Patriarcat œcuménique et le Patriarcat de Moscou identifient, par le dialogue, une solution à ce différend religieux en préservant l'unité de foi, en respectant la liberté administrative et pastorale du clergé et des fidèles de ce pays (y compris le droit à l'autocéphalie) et en restaurant la communion eucharistique. En cas d'échec du dialogue bilatéral, il est nécessaire de convoquer un synaxe de tous les dirigeants des Églises orthodoxes pour résoudre le problème existant.
- Pour une décision concrète et correcte du Saint-Synode de l'Église orthodoxe Roumaine lors d'une prochaine réunion du Saint-Synode, l'une des priorités sera qu'il y ait 127 paroisses orthodoxes roumaines en Ukraine, en particulier dans la région de Bucovine-Nord, sous la juridiction de l'Église orthodoxe d'Ukraine - le Patriarcat de Moscou. Il est nécessaire de procéder à une véritable consultation de ces orthodoxes roumains, soucieux de préserver leur identité ethnique et linguistique. À cet égard, il est nécessaire d'obtenir des autorités ecclésiastiques et des autorités ukrainiennes des garanties écrites attestant que l'identité ethnique et linguistique des roumains sera respectée et que ces orthodoxes roumains auront la possibilité de s'organiser sous un Vicariat orthodoxe roumain et cultiver des liens spirituels avec le Patriarcat roumain soutenu par l'envoi de livres de culte et de théologie dans leur langue maternelle, c'est-à-dire la langue roumaine. Il est mentionné qu'en Roumanie, un Vicariat orthodoxe ukrainien est en place depuis 1990.
- Le Patriarcat roumain demandera également des éclaircissements au Patriarcat Œcuménique sur le règlement du problème des hiérarques et des prêtres non canoniques en occident appartenant à l'ancien "Patriarcat de Kiev".
À la suite des consultations susmentionnées, le Saint-Synode exprimera sa position officielle sur la situation de l'orthodoxie en Ukraine.
(source : basilica.ro)