La fête de la paroisse de Tous les Saints à Toronto, Ontario
Cette année, les fidèles de la paroisse dédiée à la Toussaint de Toronto, Ontario, Doyenné du Canada Centre, se sont réjoui au milieu de la communauté eucharistique de la présence de Sa Grace Mgr Ioan Casian, évêque orthodoxe roumain du Canada.
La célébration paroissiale a débuté le samedi 27 juillet et s'est poursuivie le dimanche 28 juillet par la Divine Liturgie épiscopale pour la célébration de la fête patronale de l'église.
Samedi soir, un groupe de prêtres de Toronto et des environs était réuni en prière pour célébrer le Sacrement de l’Onction des malades ensemble avec les fidèles participants. Le Rév. Petre Busuioc, vicaire administratif, le Rév. Viorel Țencaliuc, archiprêtre du Canada Centre, le Rév. Lucian Azoiței, le Rév. Dragoș Giulea, le Rév. Toderiță Călin, le Rév. Mihail Cristea et le Rév. Marian Iacobuț ont répondu à l'invitation du Rév. Père Emanuel Ionuț Țencaliuc recteur de la paroisse et étaient ensemble à l'heure de la prière, demandant chaleureusement la grâce pour la guérison spirituelle et physique des personnes présentes mais aussi des membres, donateurs et bienfaiteurs de l'église.
Le lendemain matin, dimanche 28 juillet, Sa Grace Mgr Ioan Casian a été accueilli de manière traditionnelle avec du pain et du sel. À cette occasion il a béni les croyants présents et a celebré la Sainte Liturgie de St. Jean Chrysostome avec le Père Emmanuel Ionuț Țencaliuc. Les réponses liturgiques à strana ont été données par la chorale paroissiale dirigée par M. Constantin Bănică.
A la fin de la Sainte Liturgie, dans l’homélie prononcé, l’évêque a commencé par rappeler l'importance du dimanche : « C'est le jour de la résurrection du Christ ou le moment où l'on célèbre la nuit de Pâques. Les chrétiens l'honorent chaque fois parce qu'il leur rappelle que le Fils de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ, est mort sur la croix comme homme pour nous, mais est ressuscité des morts le troisième jour pour notre salut. »
Puis l’hiérarque a continué en commentant l'Évangile du jour : « Aujourd'hui, nos avons lu le péricope qui parle du miracle accompli par le Christ Sauveur avec les deux personnes possédées par les démons. La souffrance de ces personnes n'était pas nécessairement une maladie corporelle au sens où nous parlons connaissons couramment aujourd’hui, mais c'était une possession qui est la plus terrible souffrance d'une personne humaine due à l’œuvre du mal. Le possédé est privé de sa liberté naturelle par rapport à Dieu. À l'époque et dans le monde dans lequel nous vivons - a poursuivi l’hiérarque - nous sommes confrontés à ces manifestations du mal qui affecte les gens et leur apporte beaucoup de souffrance. Mais la guérison passe par la prière de l’Église et par celle des saints. La liberté est ainsi retrouvée. Cela arrive parce que, premièrement, le chemin a été ouvert par le Christ, parce que le premier pas en ce sens a été fait par Dieu. »
L’hiérarque roumain a montré que le diable connaît l'identité du Christ Sauveur en tant que Dieu, mais induit dans l'esprit humain l'incrédulité ou le doute quant à Son existence : « Qu'observons-nous dans le dialogue entre le Christ et les démons ? Que les demons n’ont aucun doute sur le statut ou l’identité du Sauveur Jésus-Christ. Qui est-Il? Il est le Fils de Dieu. Il est le Fils de Dieu qui est ressuscité des morts le troisième jour.
Pour nous, les humains, il y a le doute, l’incrédulité, différentes explications et théories sur nos vies et le monde. Les anciens du temple, les contemporains du Sauveur, doutent, voire se scandalisent de l'affirmation de Sa divinité. Mais nous continuons le témoignage des Saints Apôtres, de l'Église en général, c'est-à-dire le témoignage du Christ Sauveur comme Fils de Dieu incarné pour nous de la Vierge Marie. »
« Il est intéressant dans le dialogue d'aujourd'hui que le diable revendique un temps absolu de domination sur le monde - a déclaré l’évêque. Il dit en quelque sorte que c'est le temps de son règne et que Christ est venu avant le temps attendu, c'est-à-dire avant la fin des âges. Le monde est la création de Dieu qui continue de la même façon pendant le temps du péché de l'homme et dans le Royaume de Dieu. Dieu n’abandonne jamais le monde. Dieu en prend soin. Le diable utilise cette tromperie devant Adam et Ève. Le malin suggère aux deux qu'ils pourraient changer leur statut de créature en celui de Dieu par leur simple décision. »
L’hiérarque a ensuite parlé du pouvoir limité du diable, de sa méchanceté et de la sollicitude de Dieu : « Dans la péricope d'aujourd'hui, nous voyons que le diable demande la permission pour aller dans le troupeau de porcs qui montrent sa faiblesse devant Dieu. Il ne peut rien faire sans la permission de Dieu. Et aussitôt après, le troupeau de cochons se jette à la mer et meurt. Ici, nous voyons la méchanceté des démons qui veulent nuire à la création de Dieu. En même temps, nous observons ici le soin de Dieu envers les personnes malades. Les deux personnes possédées par le diable étaient malades dans leur âme comme dans leur corps. Et Dieu, par Sa spéciale protection, les libère de ce fardeau et de leurs profondes souffrances, non seulement physiques mais aussi spirituelles. La perte de leur liberté, le don le plus précieux que Dieu a fait à l'homme lors de la création, fait partie de la stature divine de l’homme, en tant qu’image et ressemblance de Dieu. L'Église a dans sa tradition des prières spéciales pour les possédés par lesquelles elle invoque l'aide de Dieu sur les malades afin qu'ils soient délivrés et retrouvent leur statut naturel à l'image et à la ressemblance de Dieu. Aussi, Dieu peut prendre soin des malades à travers la grâce et le don de guérison qu’Il donne aux saints docteurs unmercenaires qui travaillent par la puissance Sa grâce et en Son nom et au nom de l'Église pour guérir les souffrants.
L’hiérarque a conclu en parlant de l'importance de l'attitude chrétienne dans le monde contemporains: « La société d'aujourd'hui, même si elle est dite moderne, permet les conflits, les guerres, la souffrance sous différentes formes et degrés sans toujours prêter attention à la résolution des problèmes auxquels elle est confrontée. La question demeure pour nous chrétiens: que pouvons-nous faire aujourd’hui, comme les générations avant nous, pour contribuer mous aussi à l’amélioration de la situation du monde dans lequel nous vivons ? La parole de Dieu reste pour nous un appel à l'introspection sur ce que nous sommes en tant qu'identité et sur ce que signifie notre action dans ce monde.
Lors de la dernière réunion du Saint-Synode de l'Église Orthodoxe Roumaine, 16 nouveaux saints confesseurs ou martyrs de l'époque du régime communiste ont été canonisés. De cette manière, l'Église nous envoie un message d'espérance, un message qui nous dit que les saints existent et vivent parmi nous. Vous avez connu certains d'entre eux, vous avez entendu leurs paroles d'encouragement, leurs conseils spirituels, vous avez vu leurs miracles. Les saints sont nos contemporains. Ils apportent force et courage à tous et nous donnent l’exemple à suivre.
L'exemple des martyrs des premiers siècles et de tout le temps nous montre que la vie chrétienne demande du courage. Elle ne nous garantit pas la vie terrestre mais la vie éternelle, notre salut, selon la foi que nous avons eue et selon les bonnes œuvres que nous avons faites. »
La foi et la confession sont importantes dans la vie chrétienne, a montré l’hiérarque du Canada : « L'épître aux Romains lue aujourd'hui nous dit que rien ne peut être fait sans confesser de la bouche que Jésus est Seigneur et sans croire dans le cœur que Dieu L'a ressuscité le troisième jour des morts. Sans les deux, il n’y a pas de salut. C’est dire à quel point la foi et la confession sont importantes. Sans les deux – la foi et la confession – nous ne pouvons pas atteindre le salut. Car cette épître dit aussi qu'avec le cœur on croit pour parvenir à la justice et avec la bouche on confesse pour parvenir au salut. Nous ne pouvons pas vraiment redresser notre vie et renforcer celle monde entier que par la puissance de la grâce du Saint-Esprit et par la stature d’une vie chrétienne pleinement assumé par nous.
Le Christ n'a jamais cessé de témoigner de Sa mission divine, de Sa venue pour notre salut et de Sa stature divine. Nous, chrétiens, devons faire de même pour penser à changer notre société.
La diversité des saints dans l’Église Orthodoxe nous montre que l’Église, c’est nous tous – pas seulement le clergé ou les croyants pris séparément, mais ensemble, chacun étant une pierre fondatrice, dans la construction du temple dans lequel le Christ va venir habiter. Vous êtes une Église qui témoigne de cette vérité à travers la fête patronale même que vous avez : la Toussaint.
Nous ne devons pas nous attendre à ce que le monde nous traite, nous chrétiens, en tant qu’Église, différemment de ce qu’il a fait avec le Christ. C'est une illusion. Ayons la verticalité chrétienne, comme il se doit, sans être conflictuel ni créer plus de problèmes qu'il n'y en a déjà. Nous avons le devoir d'assumer et de transmettre les valeurs chrétiennes qui nous ont été confiées par les Apôtres, les martyrs, les hiérarques, les simples chrétiens, les moines, les moniales, etc.
Le communisme a montré que ce que nous pensons et proposons comme modèle de société n’est pas sans importance. Le résultat de cette tendance a été des dizaines de millions de morts. C'est pourquoi le chrétien ne doit pas rester indifférent aux choix ou aux modèles de société qui lui sont proposés comme ‘voies viables et authentiques de choix humain.’ Un certain type d'organisation, un certain modèle de société proposé, ne doit pas nous laisser indifférents car ses conséquences ne nous laisseront pas indifférents non plus. Il a des conséquences et des effets qui peuvent être dramatiques, voire catastrophiques pour nous tous, et peuvent causer beaucoup de souffrances, d’injustices, de persécutions et même de la mort. Quelle est notre attitude à cet égard et quelles sont les conséquences? Cela peut nous coûter notre confort et même notre vie, comme cela est arrivé au Christ Sauveur et aux saints martyrs.
Suivons l'exemple des saints, plus anciens ou plus récents, car ils sont des sources d'inspiration et des modèles pour assumer et vivre la vie chrétienne. »
La célébration s'est terminée avec le fraternel Agapè dans la salle sociale de l'église. Les plats variés préparés avec beaucoup de savoir-faire et d'amour par les fidèles du Comité des femmes ont été dégustés et appréciés par la foule des paroissiens et amis de la Paroisse de Tous les Saints venus à la célébration.
(notes par le P. Emanuel Ionuț Țencaliuc)