Les femmes myrrhophores, premiers témoins de la résurrection du Christ
Le Christ est ressuscité!
Le dimanche des femmes myrrhophores nous rappelle avec une grande simplicité mais aussi avec le sens du détail l'expérience vivante et pleine d'espérance de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.
« Elles pénétrèrent dans le tombeau, virent un jeune homme assis à droite, habillé d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit: ‘N'ayez pas peur. Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, Il n'est pas ici! Voici l'endroit où on l'avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'Il vous précède en Galilée: c'est là que vous Le verrez, comme Il vous l'a dit’ » (Marc 16, 5-7).
La hâte avec laquelle le Christ Sauveur a été enterré en raison de la célébration de la Pâque juive a laissé dans l'esprit et le cœur de ceux qui ont été témoins de Sa mort beaucoup d'anxiété et le sentiment de ne pas répondre à ce qu’il est nécessaire de faire pour quelqu’un qui vient de mourir. Sa mort en tant qu'homme en apparence comme les autres et ce sentiment d'inaccomplissement contredisaient les paroles pleines d'espoir du Christ Sauveur et les miracles qu'Il avait accomplis - guérisons, résurrections, etc. Le désir des disciples Jacob et Jean de s'asseoir à Sa droite et à Sa gauche ou la hâte de Marthe de servir à table, oubliant d'une manière ou d'une autre l'essentiel qui était alors nécessaire, c'est-à-dire écouter la parole de Dieu, ne sont que deux des moments où l'on voit que ceux qui ont connu le Christ étaient loin de vraiment réaliser l'importance du moment dans lequel ils se trouvaient et de comprendre qui est réellement Celui qu'ils ont devant eux.
Même après la résurrection du Christ Sauveur, la confusion, l’incompréhension et la peur étaient tout aussi évidentes. L'Écriture Sainte nous parle de cet état d’esprit des disciples, de cette expérience. Ceci est souligné par l'Écriture Sainte lorsqu'elle parle du moment où les femmes myrrhophores remarquent le tombeau vide et l'ange qui leur parle. C'est la question même : « Elles pénétrèrent dans le tombeau, virent un jeune homme assis à droite, habillé d'une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit: « N'ayez pas peur. Vous cherchez Jésus de Nazareth, celui qui a été crucifié. Il est ressuscité, il n'est pas ici! Voici l'endroit où on l'avait déposé. 7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. » Par cela, l'ange essaie d'éveiller dans l'esprit et l'âme des disciples une compréhension profonde et réelle de ce qui s'est passé et se passe. L'ange rappelait aux femmes myrophores qu'elles étaient contemporaines et faisaient partie d'une œuvre de Dieu soigneusement préparée et annoncée pendant des siècles dans l'histoire du peuple élu à travers les patriarches, les justes, les prophètes, etc. Il n’y avait rien d’inhabituel dans ce qui se passait du point de vue de l’histoire inspirée par Dieu et dont le but était le salut de l’homme. C'était inhabituel d'un point de vue humain.
La résurrection d’entre les morts dans l’histoire biblique n’était pas une chose ordinaire. La résurrection d'entre les morts était plutôt l'exception à la règle de la mort qui dominait le destin de toute l'humanité. L'Ancien Testament ne parle que de deux exceptions : Énoch et le prophète Élie qui seront élevés au ciel sans passer par la mort. Au cours de la vie terrestre du Sauveur, les Évangiles parlent de trois résurrections : de la fille de Jaïrus, le chef de la synagogue, du fils de la veuve de Naïn et de Lazare ressuscité des morts le quatrième jour. Comme nous le voyons dans les exemples ci-dessus, la résurrection a plutôt été l’exception venue renforcer le sentiment que la personne qui y était liée est quelqu’un d’important pour l’histoire du salut, quelqu’un de significatif pour l’œuvre que Dieu accomplirait pour nous.
Les femmes myrrhophores, dans leur préoccupation pour les choses terrestres, deviennent des témoins et des annonciatrices de ce qui est divin. Préoccupés de savoir comment rouler la pierre, elles constatent le tombeau vide et la résurrection du Christ. Cherchant un corps terrestre à pleurer et à honorer, elles voient apparaître un ange leur annonçant la résurrection de Celui pour lequel ils étaient venus de bon matin au tombeau. Elles se sont précipitées pour accomplir les choses nécessaires et non accomplies pour quelqu’un qui vient de mourir, et constatent qu'il n'était plus nécessaire de fait cela parce que le Christ avec le corps a été transfiguré et a transcendé les cadres du monde matériel dans lequel elles L'avaient connu. En essayant de suivre l'ordre habituel de l'enterrement traditionnel de l'Ancien Testament, elles deviennent témoins et annonciatrices du Nouveau Testament. Allant avec un grand zèle servir les rituels terrestres, elles deviennent serviteurs de l’ordre des choses célestes. Cherchant à remplir leur humble mission d'aide auprès de la communauté humaine, elles reçoivent une nouvelle mission de servir à l'annonce des choses célestes.
L'Évangile nous montre ainsi comment la mission des femmes myrrophores, par la puissance de la grâce et de l'omniscience de Dieu, devient une mission avec une profondeur et un sens éternel car elles seront les premières à annoncer la résurrection du Christ d'entre les morts, la prémisse de notre salut.
Suivons l'exemple des femmes myrophores dans notre mission de chrétiens et proclamons là où nous vivons la résurrection du Christ pour la joie et le salut de tous.
+ Ioan Casian
L'évêque orthodoxe roumain du Canada
Le dimanche des femmes myrrhophores 2024